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Réparation d’une rupture chronique du ligament latéral interne du pouce
Le problème : Rupture chronique du ligament latéral interne du pouce
L’articulation entre le pouce et la main est l’articulation entre la première phalange du pouce et le premier métacarpien de la main. C’est l’articulation métacarpo phalangienne du pouce. La stabilité de l’articulation est assurée par un ligament interne et un ligament externe (figure 1).
Au cours d’un traumatisme du pouce par exemple : l’accident de la dragonne du bâton de ski, il peut survenir une rupture du ligament interne (figure 2).
Cette rupture est responsable d’une instabilité du pouce.
La difficulté principale est de faire le diagnostic de la rupture. Ce traumatisme et ses conséquences sont trop souvent négligés, aboutissant ainsi à un retard de diagnostic.
Lorsque la rupture du ligament latéral interne du pouce est chronique et que le délai dépasse 6 semaines, le ligament interne n’est plus réparable.
Le but de l’intervention est de faire disparaître les douleurs, de stabiliser le pouce et d’obtenir une récupération de la force de serrage.
L’intervention : Ligamentoplastie du ligament latéral interne du pouce
L’intervention consiste à remplacer le ligament rompu.
Plusieurs courtes incisions sont réalisées sur la face palmaire de l’avant-bras pour prélever le tendon petit palmaire.
Une incision est réalisée à la base du pouce sur sa face dorsale. Une structure tissulaire recouvre le ligament latéral interne du pouce. Elle est appelée la dossière de l’adducteur du pouce. Elle est incisée. Les résidus du ligament latéral interne sont retirés.
Le tendon petit palmaire prélevé est passé au travers de la première phalange, et fixé sur le premier métacarpe par des ancres, à la place du ligament interne. La dossière est suturée en fin d’intervention (figures 3 et 4).
L’intervention est réalisée sous anesthésie loco-régionale ou générale. C’est votre anesthésiste qui décide avec vous de la meilleure anesthésie en fonction de votre état de santé.
Elle dure en moyenne 60 minutes et vous ne restez que quelques heures à l’hôpital.
Après l’opération, un pansement stérile et une immobilisation par attelle en résine sont mis en place.
Le traitement de la douleur sera surveillé et adapté de manière très rapprochée dans la période post- opératoire.
La rééducation post-opératoire et la reprise des activités
L’immobilisation en résine est maintenue pendant 45 jours.
La rééducation est débutée au 45ème jour post opératoire par le patient lui-même en réalisant des mouvements de flexion extension pour lutter contre la raideur en flexion.
Les mouvements de force réalisés avec la main opérée doivent être évités pendant 3 mois.
La reprise du volant est envisageable au bout de 6 semaines. Celle du travail survient en général après 3 semaines et cela en fonction de votre profession. Les activités sportives débutent progressivement après le 3ème mois.
Les risques et les complications
En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, notons quelques risques plus spécifiques à cette chirurgie :
Il est possible que la zone opérée saigne et qu’il se forme un hématome. En fonction de son importance, une évacuation peut être nécessaire.
En post-opératoire, un gonflement de la main et du poignet se développe. Ce n’est pas à proprement parler une complication, mais une évolution normale des suites opératoires. Afin de diminuer celui-ci, un traitement préventif est mis en place par glaçage et anti-inflammatoire.
Une raideur articulaire peut se développer si la rééducation post-opératoire n’est pas correctement réalisée.
La survenue d’une infection reste exceptionnelle. Cette complication connue nécessite un lavage de la zone infectée et la mise sous antibiotiques.
La branche nerveuse sensitive du nerf radial peut être accidentellement blessée. Cette complication exceptionnelle peut occasionner une diminution de la sensibilité de la face dorsale du pouce.
Des réactions inflammatoires post-opératoires peuvent occasionner des douleurs importantes. Ces réactions exacerbées correspondent parfois à une algodystrophie. Cette complication bien que rare, reste très longue à guérir. Cependant, de nouveaux traitements existent et permettent de la gérer plus facilement.
Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive. Votre chirurgien vous donnera toute explication complémentaire et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et les risques de l’intervention.
Les résultats
Les résultats sont une bonne récupération de la stabilité et la disparition des douleurs. Cependant, la principale complication est une raideur post-opératoire. Une prise en charge chirurgicale précoce est recommandée car elle occasionne moins de raideur au décours de l’intervention.