Traitement chirurgical des épicondylites du coude

Le problème : Épicondylite du coude

Le coude correspond à l’articulation entre le bras et l’avant bras. L’épicondyle est le massif osseux latéral du coude. Les muscles qui s’insèrent sur l’épicondyle constituent un groupe musculaire appelé les épicondyliens (figure 1). Ils participent à l’extension du poignet et des doigts.

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Suite à un effort violent ou à des mouvements répétés du poignet en extension, il survient une inflammation des épicondyliens appelée épicondyllite (figure 2). Celle-ci est responsable de douleurs lors de l’extension du poignet, occasionnant parfois des réveils nocturnes.

Associée à cette épicondylite, on retrouve souvent une compression du nerf radial responsable également de douleurs situées sur la face dorsale de l’avant-bras. Pour confirmer cette compression nerveuse, on réalise un examen appelé électromyogramme.

Le traitement médical comprenant des infiltrations, des massages transverses profonds et du repos, suffit dans la grande majorité des cas à vous soulager.

En cas d’échec du traitement médical, il y a une indication à un traitement chirurgical avec pour but une disparition des douleurs.

L’intervention : Désinsertion des épicondyliens et libération du nerf radial

L’intervention consiste à retirer les tissus endommagés.

Une incision est effectuée sur le coté du coude. On repère les épicondyliens. Ils sont alors désinsérés de leur attache sur l’os du bras appelé humérus (figure 3). On expose ainsi la face profonde des épicondyliens pour identifier et exciser leur partie endommagée (figures 4, 5, 6 et 7).

Si le nerf radial est comprimé, alors on le libère en sectionnant une arcade fibreuse.

L’intervention est réalisée sous anesthésie loco-régionale ou générale. C’est votre anesthésiste qui décide avec vous de la meilleure anesthésie en fonction de votre état de santé.

Elle dure en moyenne 30 minutes et vous ne restez que quelques heures à l’hôpital.

Après l’opération, un pansement stérile est mis en place.

Le traitement de la douleur sera mis en place, surveillé et adapté de manière très rapprochée dans la période post-opératoire.

La rééducation post-opératoire et La reprise des activités

Une immobilisation plâtrée du poignet est effectuée pendant 15 jours afin de diminuer les douleurs. Puis, une rééducation avec physiothérapie et mobilisation progressive est débutée. À partir de la 4ème semaine, le travail de renforcement musculaire est entrepris.

La reprise du volant est envisageable au bout de 6 semaines. La reprise du travail survient en général après 8 semaines et cela en fonction de votre profession, une activité de bureau pouvant être plus précoce. Les activités sportives débutent progressivement après le 3ème mois.

Les risques et les complications

En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, notons quelques risques plus spécifiques à cette chirurgie :

Il est possible que la zone opérée saigne et qu’il se forme un hématome. En fonction de son importance, une évacuation peut être nécessaire.

Une raideur articulaire peut se développer si la rééducation post-opératoire n’est pas correctement effectuée.

La survenue d’une infection locale reste exceptionnelle. Cette complication connue nécessite un lavage de la zone infectée et la mise sous antibiotiques.

Le nerf radial peut être accidentellement blessé. Cette complication exceptionnelle peut occasionner une diminution de la sensibilité et de la motricité de l’avant-bras et de la main.

Des réactions inflammatoires post-opératoires peuvent occasionner des douleurs importantes. Ces réactions exacerbées correspondent parfois à une algodystrophie. Cette complication bien que rare, reste très longue à guérir. Cependant, de nouveaux traitements existent et permettent de la gérer plus facilement.

Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive. Votre chirurgien donnera toute explication complémentaire et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et les risques de l’intervention.

Les résultats

Les résultats sont très encourageants puisqu’on constate une disparition des douleurs dans plus de 80% des cas et des patients satisfaits dans plus de 80% des cas.


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