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Libération du nerf ulnaire au coude
Le problème : Compression du nerf ulnaire au coude
Les nerfs qui assurent la sensibilité et la motricité du bras sont le nerf radial, le nerf médian et le nerf ulnaire.
Le nerf ulnaire assure la sensibilité des 4ème et 5ème doigt et une partie de la motricité de la main et du poignet.
Au niveau du coude, le nerf ulnaire passe dans un tunnel constitué d’un plancher osseux, l’os du bras, appelé humérus et de 2 reliefs osseux sur les côtés, appelés : olécrane et épitrochlée. Ce tunnel est fermé par une arcade fibreuse tendue entre ces 2 reliefs osseux (figure 1).
La souffrance du nerf ulnaire peut être en lien avec 2 causes :
– un tunnel trop serré qui comprime le nerf ulnaire (figure 2),
– une instabilité du nerf, qui occasionne lors de certains mouvements du coude, une sortie du nerf en dehors de son tunnel, alors responsable de sa compression.
La souffrance du nerf ulnaire, quelque soit le mécanisme de celle-ci, se manifeste par des picotements ou fourmillements douloureux, localisés au niveau du coude, et s’étendant parfois dans le 4ème et le 5ème doigt de la main.
À un stade avancé, on note une diminution de la force musculaire de la main et du poignet.
Le traitement est chirurgical et a pour but de soulager les douleurs.
L’intervention : Libération du nerf ulnaire au coude
L’intervention consiste à ouvrir le tunnel et stabiliser le nerf si nécessaire.
Une courte incision est réalisée à la face interne du coude. Le nerf ulnaire et son tunnel sont exposés.
On sectionne l’arcade fibreuse du tunnel, on libère le nerf et on élargit le tunnel osseux.
Ensuite, par des mouvements de flexion extension du coude, on contrôle la stabilité du nerf. Si le nerf sort de sa gouttière à la mobilisation, on décide alors de l’extérioriser définitivement de celle-ci en déplaçant le nerf en avant de l’épitrochlée. On parle de transposition du nerf.
L’intervention est réalisée sous anesthésie loco-régionale ou générale. C’est votre anesthésiste qui décide avec vous de la meilleure anesthésie en fonction de votre état de santé.
Elle dure en moyenne 30 minutes et vous ne restez que quelques heures à l’hôpital.
Après l’opération, un pansement stérile est mis en place.
Le traitement de la douleur sera mis en place, surveillé et adapté de manière très rapprochée dans la période post-opératoire.
La rééducation post-opératoire et la reprise des activités
Le pansement est changé tous les 2 jours pendant 15 jours par une infirmière.
Une immobilisation par le port d’une écharpe est effectuée pendant 2 semaines puis l’auto-rééducation peut débuter. Elle consiste à entretenir et conserver la mobilité du coude. Les mouvements de force sollicitant le coude doivent être évités pendant 2 mois.
La reprise du volant est envisageable au bout de 2 semaines. La reprise du travail survient en général après 4 semaines et cela en fonction de votre profession. Les activités sportives débutent progressivement après le 2ème mois.
Les risques et les complications
En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, notons quelques risques plus spécifiques à cette chirurgie :
Il est possible que la zone opérée saigne et qu’il se forme un hématome. En fonction de son importance, une évacuation peut être nécessaire.
Une raideur articulaire peut se développer si la rééducation post-opératoire n’est pas bien prise en charge.
La survenue d’une infection reste exceptionnelle. Cette complication connue nécessite un lavage de la zone infectée et la mise sous antibiotiques.
Les branches nerveuses du nerf ulnaire peuvent être accidentellement blessées. Cette complication exceptionnelle peut occasionner une diminution de la sensibilité des deux derniers doigts de la main et parfois un déficit partiel de la mobilité des doigts.
Des réactions inflammatoires post-opératoires peuvent occasionner des douleurs importantes. Ces réactions exacerbées correspondent parfois à une algodystrophie. Cette complication bien que rare, reste très longue à guérir. Cependant, de nouveaux traitements existent et permettent de la gérer plus facilement.
Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive. Votre chirurgien donnera toute explication complémentaire et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et les risques de l’intervention.
Les résultats
Les résultats sont très encourageants puisqu’on constate une amélioration clinique avec un soulagement des douleurs dans 90% des cas. Le résultat est considéré comme favorable dans 90% des cas. Cependant, lorsque l’atteinte est ancienne ou sévère, la récupération n’est la plupart du temps que partielle.