Ablation de corps étrangers de la cheville

Le problème : Corps étrangers intra-articulaires

La cheville correspond à l’articulation entre la jambe et le pied. La partie supérieure du pied est constituée par un os appelé talus. Cet os est mobile dans une pince formée par le tibia et le péroné (figure1). Les surfaces articulaires de glissement sont recouvertes de cartilage. La capsule articulaire tapissée de la membrane synoviale, est une sorte de sac étanche qui entoure l’articulation et la stabilise.

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Lorsque le cartilage ou la membrane synoviale sont lésés, un morceau peut s’en détacher. Il est alors relargué à l’intérieur de l’articulation et constitue un corps étranger intra-articulaire (figure 2).

Les corps étrangers peuvent s’incarcérer entre le talus et la pince péronéo-tibiale et endommager le cartilage.

Ils peuvent alors occasionner des douleurs, des blocages et parfois même un enraidissement ou une boiterie à la marche, nécessitant l’utilisation d’anti-inflammatoires, d’anti-douleurs et parfois même l’usage d’une canne.

En l’absence d’amélioration avec le traitement médical, une arthroscopie peut être proposée. Elle aura pour but de soulager les douleurs et les blocages et d’éviter les lésions cartilagineuses.

L’intervention : Ablation de corps étranger sous arthroscopie

L’intervention consiste à retirer les corps étrangers intra-articulaires.

Elle est réalisée sous arthroscopie, c’est à dire sans ouvrir l’articulation. Un système de traction est placé au niveau du pied pour créer un espace de travail à l’intérieur de l’articulation. Deux petites incisions de 5 mm chacune sont réalisées sur la face avant de la cheville. Une petite caméra est introduite par l’une d’entre elles pour visualiser l’articulation. Des petits instruments sont introduits par l’autre incision pour enlever les corps étrangers (figures 3 et 4).

Les lésions cartilagineuses peuvent être traitées dans le même temps opératoire et cela en fonction de leur nature.

L’intervention peut être réalisée sous anesthésie loco-régionale. C’est votre anesthésiste qui décide avec vous de la meilleure anesthésie en fonction de votre état de santé.

Elle dure en moyenne une heure et nécessite une hospitalisation d’environ 2 jours.

Après l’opération, un pansement stérile est mis en place.

Le traitement de la douleur sera mis en place, surveillé et adapté de manière très rapprochée dans la période post-opératoire.

La rééducation post-opératoire et la reprise des activités

Le lendemain de l’intervention, le kinésithérapeute vous aide à vous lever et à marcher. Des cannes sont parfois utiles les premiers jours et sont rapidement abandonnées.

Une prise en charge en centre de rééducation ou par un kinésithérapeute n’est pas nécessaire. La simple reprise de vos activités habituelles constitue à elle seule votre rééducation.

La reprise du volant est envisageable rapidement au bout de quelques jours. La reprise du travail se fait en général après le 1er mois et cela en fonction de votre profession, la reprise d’une activité de bureau pouvant être plus précoce. Les activités sportives débutent progressivement après le 2ème mois.

Les risques et les complications

En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, notons quelques risques plus spécifiques à cette chirurgie :

Il est possible que la zone opérée saigne et qu’il se forme un hématome. En fonction de son importance, une évacuation peut être nécessaire.

La survenue d’une infection de l’articulation reste exceptionnelle puisque le geste chirurgical est réalisé sous arthroscopie. Cette complication connue nécessite un lavage de la cheville et la mise sous antibiotiques.

Des petits caillots de sang solidifié peuvent se former et se coincer dans les veines des jambes occasionnant une phlébite et nécessitant un traitement anti-coagulant pendant plusieurs semaines.

Les nerfs qui entourent la cheville peuvent être accidentellement blessés. Cette complication exceptionnelle peut occasionner une diminution de la sensibilité de la cheville et du pied.

Des réactions inflammatoires post-opératoires peuvent occasionner des douleurs importantes et un ralentissement de la rééducation. Ces réactions exacerbées correspondent parfois à une algodystrophie. Cette complication bien que rare, reste très longue à guérir. Cependant, de nouveaux traitements existent et permettent de la gérer plus facilement.

Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive. Votre chirurgien donnera toute explication complémentaire et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et les risques de l’intervention.

Les résultats

La disparition des blocages est rapide après l’intervention. La reprise normale de la marche sans boiterie survient en général courant du 1er mois.

Le résultat sur la douleur peut dépendre de l’existence de lésions cartilagineuses sous-jacentes. Un traitement médical complémentaire peut alors s’avérer nécessaire.

En l’absence de lésions cartilagineuses, les résultats sont satisfaisants dans plus de 90% des cas et le risque de récidive reste très minime.


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